5 - Modalités de la formation
La formation est organisée en 3 blocs :
- 1er bloc : janvier à avril :
Ce
sont les bases du métier de moniteur de Kitesurf. Le premier stage de 3
semaines en avril sert à mettre en pratique les bases vues en centre de
formation - 2ème bloc : mai à juin :
Développement du cœur de
métier et des compétences. Le second stage début juin permet de
développer les compétences attendues dans une école de Kitesurf. - 3ème bloc : juillet à octobre :
Consolidation
des compétences du moniteur de kitesurf entreprise et des disciplines
associées (SUP, Bouée tractée, Winf Foil). Le stage de saison estival
permet au stagiaire de vivre pleinement la vie et le métier d'un
moniteur de kitesurf. Le stagiaire doit également réaliser son projet
d'UC 1-2 pendant cette période.
La première partie de la formation, réservée aux stagiaires intégraux est très centrée sur les UC1-2 et UC4. Alternent en effet ces 2 UC qui sont spécifiques à ce type de formation ; elle court jusque début mars, arrivée des stagiaires allégés.
L’idée est de les former comme suit :
- A devenir porteur de projet : les contenus de l’UC1-2 prennent du sens quand ils sont au service de leur projet. L’idée de leur projet ; leur difficile émergence naît le plus souvent, pour la plus grande partie d’entre eux dans les séances de mindmapping. Les cartes heuristiques sont un des moyens déclencheurs de l’idée même de projet. Pour entrer dans cette logique, les formateurs sont incités à les utiliser dans leur propre pratique. L’exemple ci-dessous montre un de ces exemples ; il montre la méthodologie d’un suivi de diplômés pour des moniteurs de surf. Quand les formateurs s’approprient ce type d’outils, il est beaucoup plus facile aux stagiaires d’entrer dans cette logique, dans cette manière de penser.
- A devenir des encadrants des activités nautiques : ces activités prises ici au sens le plus large ; place est donnée à l’initiation et très tôt à l’encadrement du SUP, à des séances en bateau collectif de type 7.5, où ils sont ou non publics supports, puis enfin de nombreuses séances de perfectionnement au maniement de bateaux à moteur. Ils sont en effet titulaires du permis côtier, le plus souvent de façon trop récente. Nécessairement, leur niveau nécessite fortement des cours, des leçons, des situations d’apprentissage pour les préparer à encadrer depuis un bateau à moteur.
La formation intégrale monte en puissance à partir de leur propre niveau de pratique. L’auto-encadrement de séances, de quelque type que ce soit, est une excellente entrée dans l’activité d’enseignement. Le souci principal en revanche, pour les plus faibles d’entre eux sur le plan technique, est d’avoir à encadrer, et donc de donner de la plus-value à leurs collègues les plus habiles techniquement. En variant les supports, kite, mountain board, buggy, SUP, Wing mais aussi préparation physique, cette difficulté peut être atténuée. Ces séances font l’objet de préparations, avec des fiches fournies associées et des débriefings. Pour enrichir ces débriefings, des enregistrements vidéo séquencés, soit par eux, soit par les formateurs, sont des outils nécessaires pour objectiver ce qui se fait réellement et évite les écueils des débriefings beaucoup trop subjectifs. Les premiers débriefings sont d’ailleurs la plupart du temps des justifications. Repérer des moments saillants, des séances clés, ne pas s’auto-flageller, telles sont les ambitions des formateurs, à qui le coordonnateur demande d’adopter une attitude plutôt bienveillante.
Pour la formation allégée, la logique est identique. Après une première semaine de positionnement, ils doivent encadrer avec du public support. Les allégés sont majoritairement des enseignants d’activités nautiques; aussi des passerelles, des appuis sont possibles d’une activité nautique à l’autre, même si le kitesurf est singulier, beaucoup plus difficile à aborder que dans aucune autre activité. Etre confronté à des petits groupes, encadrer à plusieurs sur 2 élèves, le choix de spots adaptés, tout est mis en œuvre pour que l’immersion dans l’enseignement du kite se fasse de la manière la moins douloureuse possible. Il n’y a pas, comme pour autre formation, de traités de pédagogie générale avant l’encadrement proprement dit. La théorie pédagogique n’a de sens que s’il y a ancrage dans la pratique.
Très vite, tout est fait pour faciliter les mises en commun, les échanges ; les 2 formations seront regroupées à la mi-mars pour ne faire plus qu’un seul et même groupe.
Les analyses de pratiques, incontournables des semaines de retour d’alternance, sont autant de points d’appui pour aborder tel ou tel thème de travail, ce qui peut modifier l’emploi du temps, à la marge. Pour illustrer ces thèmes, sont listés ci-dessous quelques-unes des pistes, supports d’analyses de pratique lors du premier retour d’alternance de la formation en 2019 :
- Difficulté de prise en compte de la marée pour un méditerranéen, avec le vent courant, les horaires, la gestion de l’environnement avec des soucis de matériel à déplacer…
- Que faire face à un rebelle avec des comportements anti-sécuritaires
- Lors d’une séquence à 2 moniteurs, problème d’éloignement progressif du groupe de stagiaires : sentir un danger potentiel sans réellement l’objectiver, impression désagréable…
- Le light wind, comment décoller et faire décoller les voiles, quelles techniques ?
- Choix des tailles d’ailes en désaccord avec l’avis du tuteur…
- Pratiquant en difficulté en fin de séance qui se fait traîner sur la plage et qui tétanise dans les suivantes…
Le fil rouge, c’est la recherche d’adéquation entre le sens donné à sa formation par le stagiaire et les cours donnés par professeurs et prestataires. Eviter les conflits de logique est essentiel. C’est le rôle du coordonnateur pour que ce type de conflits soit évité. L’auto-encadrement, l’appui sur les publics supports et les analyses de pratique sont le socle de l’approche pédagogique. Le projet sera le fil rouge durant la formation. L’objectif est de mettre les stagiaires en action autour du projet pour une meilleure intégration des contenus de formation.